En début d’année 2024, nous alertions sur des escroqueries de grande ampleur dont l’épicentre était Marrakech au Maroc. Les immenses dégâts ont plus ou moins gravement blessé au minimum 110 investisseurs (au plus 209) répartis sur 3 continents (Europe, Afrique et Asie).
950.000 € détournés et 3 bizness qui n’ont jamais existé.

L’histoire commence en août 2020 avec un protagoniste que certains connaissent déjà : Abraham Klefstad-Sillonville, le « fondateur » de « Hijrakeys », réseau virtuel et social de plusieurs dizaines de comptes sur Facebook et d’autres réseaux sociaux.

Cet individu se présente faussement comme étant un apporteur de projets : titre brillant et trompeur. Il va solliciter ou plutôt utiliser son ami marocain « Mouad AbdelHak » qu’il va embellir d’éloges, de qualités et de mérites afin de le faire passer pour un homme d’affaires aguerri et intègre.

Ce marocain gère déjà une société avicole qui marche bien selon son père interrogé par la police judiciaire. Il en possède aussi une autre. Abraham Klefstad-Sillonville y voit l’appât idéal : un marocain, 2 sociétés et des comptes bancaires. Tout cela fera l’affaire…

Le Marocain, vivant à Marrakech, se contente de fournir son nom (Mouad AbdelHak), ses deux sociétés « fictives » et les comptes bancaires rattachés.
Quant à Abraham Klefstad-Sillonville de Hijrakeys, résidant également à Marrakech, il mobilise ses réseaux sociaux et les messageries privées (WhatsApp et Télégram) afin de tout faire pour « vendre » des business qui n’existeront jamais.

En utilisant sa relative notoriété obtenue au fil du temps par la mise en avant, grâce à ses réseaux sociaux, de la religion, la Hijra et des actions humanitaires opaques (cagnottes), Abraham Klefstad-Sillonville a vendu de très nombreuses parts de sociétés à 2500€ l’unité alors qu’elles étaient incessibles (SARL à Associé Unique) et ne valaient même pas 10€ (100 dirhams).
Il a usé de mensonges, ruses, tromperies, trahisons, faux produits, faux contrats… afin d’atteindre ses objectifs…

Il a utilisé la société avicole déjà existante de son ami Mouad pour faire croire à l’existence du premier business (l’avicole) et ainsi inciter à investir dans les deux autres business : l’apicole et la ferme pédagogique.

Pendant le deuxième faux business (l’apicole), Abraham Klefstad-Sillonville a transmis aux investisseurs une vidéo où il déguste un pot de miel soi-disant issu de l’activité, il a fourni des chiffres excellents de production et de ventes et transmis un contrat de rachat du miel par un gros client. Tout était absolument faux !

Le troisième business (la ferme pédagogique) n’a jamais vu la moindre lueur du jour, malgré un gros business model et de très belles promesses et garanties !

En réalité, les fonds investis par les frères et sœurs étaient détournés aussitôt reçus sur les comptes bancaires, et n’ont jamais servi à un quelconque investissement.

• 150.000€ escroqués dans le cadre du premier business (avicole)
• 300.000€ + 200.000€ escroqués dans le cadre du second business (apicole)
• 300.000€ escroqués dans le cadre du troisième business (ferme pédagogique qui était censé collecter 3.400.000€).

Un consultant financier avait mis en garde Abraham Klefstad-Sillonville de la dangerosité et même de l’impossibilité de mener à bien ces business, mais il a caché son diagnostic aux investisseurs.

Abraham Klefstad-Sillonville s’est occupé de tout, de l’annonce des « faux » bizness sur Facebook et ailleurs jusqu’à la signature des contrats bidons qu’il a rédigés lui-même en utilisant l’identité de son ami, et sans oublier le cauchemardesque « sert-vices » après-vente. Vraiment tout. Avant de complètement disparaître une fois les escroqueries dévoilées. Son complice marocain restait dans l’ombre et n’apparaissait jamais.

Abraham Klefstad-Sillonville n’a cessé de s’auto-innocenter en ayant recours à tous les subterfuges possibles. Mensonges, ruses, communiqués victimaires, vidéos théâtrales, manipulations de témoins et même de savants pour obtenir des fatwas à son avantage !

Ce dangereux manipulateur prétendait n’être qu’un intermédiaire qui œuvrait pour le bien des frères et sœurs, ce que la réalité et les faits ont complètement démenti.

Abraham Klefstad-Sillonville a notamment été convoqué par un savant égyptien à qui il avait menti. Ce dernier a fini par le condamner à deux reprises à tout rembourser, d’abord lui seul, puis avec son ami !
Un sheikh algérien a indiqué qu’Abraham Klefstad-Sillonville ne lui a pas demandé l’autorisation d’enregistrer et de diffuser sa fatwa !
Des comportements et attitudes à l’opposé des préceptes islamiques.

Suite à cet attentat financier, les investisseurs ont déposé une plainte contre Abraham Klefstad-Sillonville de Hijrakeys le 28 mars 2024 au tribunal de première instance de Marrakech. La plainte a ensuite été transférée à la brigade économique et financière de la police judiciaire de Marrakech.
De nombreuses dépositions d’investisseurs ont suivi et l’enquête a été lancée. Abraham Klefstad-Sillonville devient « recherché » et ordre est donné aux services douaniers de l’interdire de sortir du territoire marocain.

Une première tentative d’arrestation chez lui n’aboutit pas car il ne s’y trouve pas.
Le 15 mai 2024, il est arrêté et placé en garde à vue. Il est ensuite interrogé par la police judiciaire et immédiatement incarcéré au vu de la gravité des faits.

Il est poursuivi pour escroquerie et résidence illégale (situation irrégulière). Le lendemain, en comparution immédiate, il fait face au juge. Plusieurs reports d’audience auront lieu en raison notamment de l’absence de traducteur. 10 ans de hijra au Maroc mais Abraham Klefstad-Sillonville a besoin d’un traducteur ?

Jeudi 20 juin 2024, Abraham Klefstad-Sillonville, son avocat et sa traductrice s’affairent devant le juge et son assistant pendant 1h/1h15. Les mensonges fusent et les larmes de crocodile tentent le tout pour le tout face à l’imperturbable juge.

En fin d’après-midi, la sentence tombe : Abraham Klefstad-Sillonville, accusé d’escroquerie et résidence illégale sur le territoire marocain, est condamné à 1 an de prison ferme, à 3000 MAD d’amende, au remboursement des frais de justice et à 4000 MAD de dommages à chaque plaignant partie civile (ils seraient 90) ce qui fait 360.000 MAD.

L’affaire devrait continuer en Cour d’appel…

Quant à son complice Mouad AbdelHak, il est actuellement recherché. Abraham Klefstad-Sillonville prétendait que ce Mouad avait rencontré au Maroc le ministre sénégalais de l’agriculture qui lui aurait conseillé de venir au Sénégal pour y faire du bizness dans le secteur avicole qui se portait très bien. Ce que Mouad Abdelhak aurait fait…

En outre, il est intéressant de savoir que l’ancien administrateur de « Hijrakeys Mauritanie » a été condamné en Mauritanie il y a quelques années à 20 ans de prison pour kidnapping et viol de petites filles.

Aussi, Abraham Klefstad-Sillonville n’en est pas à son coup d’essai. Il a fait d’autres victimes et même après ces scandales financiers : investissements foireux, prêt non remboursé, achat non payé, dons non remis, détournements signalés sur des cagnottes… Les victimes ont témoigné de tout cela.

Prenez donc garde à cet individu et à son réseau « Hijrakeys » qui lui a servi d’appât. Ne l’alimentez plus et prévenez, mettez en garde contre lui.

En pièce-jointe : la décision de justice visible sur le site officiel des tribunaux du Maroc, rattaché au ministère de la justice.

والحمد لله رب العالمين